Depuis maintenant plusieurs années, je souffre de maux de ventre chroniques.
Les excuses
Au début, je pensais que j’étais juste fragile du bide, comme certaines personnes peuvent l’être. Une petite chose sensible qui se retourne le ventre à chaque épreuve de la vie. Les capricornes, c’est bien connu, on somatise du vente.
Donc pendant longtemps, je n’ai juste rien fait que d’avoir honte de mon ventre bruyant et torturé.
Au bout d’un certain temps, la mode des intolérances aidant, je me suis quand même fait la réflexion que oui, je devais être allergique ou intolérante à un aliment. Mais je ne voulais surtout pas l’admettre parce que:
- Je ne voulais pas être prise pour une de ses filles qui, pour suivre la mode, se découvre intolérante au dernier aliment tombé dans la ringardise,
- Je ne voulais pas arrêter de manger quoique ce soit (parce que j’adore manger, manger donne du sens à ma vie (c’est triste mais c’est comme ça)).
Du coup je n’ai rien fait et j’ai continué de souffrir en silence.
Là où tu ne peux plus nier l’évidence
Un soir, j’ai mangé de la soupe en brique (je le fais pas souvent – j’essaie de me justifier) et à peu près un kilo de fromage. Et là… c’était comme si la troisième guerre mondiale s’était déclarée dans mes tripes. Des crampes d’estomac ultra violentes (je vous passe les autres détails affriolants) et mon chat qui me malaxe le ventre plein de bonne volonté que j’ai failli tuer.
En gros j’étais à la limite de demander à Monsieur de m’emmener aux urgences alors même qu’il est médecin et qu’il semblait avoir la situation sous contrôle (il m’avait dit de patienter, c’est un professionnel).
Le verdict
Verdict I: le lait n’est plus mon copain, je ne le supporte plus du tout. L’intolérance, ça ne signifie pas que tu ne peux plus manger de l’aliment en question, juste que tu as une dose limite en-dessus de laquelle tu souffres beaucoup. Il suffit de déterminer cette dose limite et de t’y tenir.
J’en ai informé ma mère que j’adore tenir au courant de ma vie/mon oeuvre et là Verdict II: je me rends compte que les parents que nous avons eu ne sont pas tout à fait ceux que nous nous apprêtons à devenir. Elle m’informe donc que: « ah mais oui, c’est vrai que bébé tu ne digérais pas le lait, on devait te donner du lait de soja » – Merci quoi.
Les conséquences dans la vie?
Pour récapituler, Monsieur est diabétique et je me découvre intolérante au lactose. Bref, là je me suis quand même dit: « nos amis ne vont plus jamais nous inviter à manger » (déjà qu’ils nous invitent quasi jamais).
Heureusement, pas de panique. D’une part, il existe énormément de produits laitiers sans lactose (sans parler des laits d’amande ou de soja (mais ils sont moins bons -tristesse infinie)) et en plus, il existe une merveille de la science: la lactase, soit de l’enzyme à digérer le lactose. Tu en prends et hop c’est comme si tu n’étais pas intolérante.
Que demande le peuple?
Dès à présent je me promène donc, telle une de ses filles un peu hystérique qu’on aime à critiquer, avec une petite pochette à médicaments.
Vive la vie quoi!